Élargir l’accès aux soins de l’hypertension au Burkina Faso
Ouagadougou – Adama Domdasse pouvait à peine marcher. Son côté gauche était paralysé, et il devait s’appuyer sur une canne pour se déplacer. « Grâce au soutien et au traitement que j’ai reçu pour gérer l’hypertension, je peux désormais marcher sans assistance. Je peux même parcourir plusieurs kilomètres à vélo », dit-il.
Pour recouvrer toute sa mobilité, qui a été réduite par l’Hypertension artérielle, le parcours vers la guérison n’a pas été aisé pour Adama. Dans le petit village de Gana, dans le Centre du Burkina Faso où les ressources médicales étaient limitées, son combat pour accéder à des soins rapides et efficaces était un défi partagé par de nombreuses personnes.
Au Burkina Faso, la prévalence à l’hypertension artérielle est en augmentation. Selon l’enquête Steps, dans le pays, la charge de l’hypertension chez les personnes âgées de 18 à 69 ans était de 17,6 % en 2013 contre 18,2 % en 2021. Une augmentation qui met en évidence la nécessité d’interventions pour l’amélioration de la prise en charge de cette maladie.
Dans le cadre d’une initiative soutenue par l’OMS et le gouvernement danois, le Burkina Faso a décentralisé les services de soins dédiés aux maladies non transmissibles des hôpitaux tertiaires vers les centres de santé périphériques. Cette initiative entend renforcer l’accès aux soins de santé pour les maladies chroniques.
Dans le district sanitaire de Kombissiri, dans la région du Centre du Burkina Faso, cette initiative a conduit à l’élaboration de modules de dépistage ainsi qu'à la formation de dix médecins, 90 infirmiers et 150 agents de santé communautaires. Ces actions ont contribué à améliorer l’accès aux soins en renforçant les capacités de dépistage et de prise en charge des infirmiers et des agents de santé communautaire. D’autre part, elles ont permis d’élargir l’offre de soins de santé dans les structures sanitaires périphériques.
« Ce projet a indéniablement changé la vie de patients comme Adama, mais ses retombées s’étendent bien au-delà, car il a également contribué à l’amélioration du système de santé dans son ensemble », explique le Dr Luc Minoungou, Médecin-chef du district sanitaire de Kombissiri, au centre du Burkina Faso.
WHOPEN, le paquet des interventions essentielles recommandé par l’OMS dans le cadre de la lutte contre les maladies non transmissibles a renforcé les soins de santé primaires dans le district. Ce paquet d’interventions établit une norme minimale pour la gestion des maladies chroniques.
Henriette Loue, infirmière en chef au Centre de santé et de promotion sociale de Gana, déclare que l’initiative a permis d’améliorer les capacités de dépistage et les connaissances du personnel sur l’hypertension. Elle a aussi permis d’acquérir du matériel médical essentiel, notamment des tensiomètres et des glucomètres qui facilitent la prise en charge des maladies non transmissibles.
Le Dr Prebo Barango, Chef d’équipe par intérim du Programme de lutte contre les maladies non transmissibles au Bureau régional de l’OMS pour l’Afrique, affirme : « Le partenariat entre l’OMS et le gouvernement danois a joué un rôle crucial en dotant les prestataires de soins de santé des compétences et des outils nécessaires pour prendre en charge l’hypertension de manière adéquate, contribuant ainsi à améliorer le bien-être et à alléger la charge de morbidité ».
L’approche WHOPEN est désormais soutenue par la stratégie PEN-Plus, conçue pour renforcer la prise en charge et les soins des maladies chroniques et graves dans les hôpitaux de district. En reconnaissant le rôle clé que jouent les services de santé primaires dans la lutte contre la charge croissante des maladies chroniques, le programme donne aux travailleurs de la santé les moyens de fournir des soins à des groupes souffrant d’affections apparentées.
À mesure que le projet évolue dans le pays, son impact aide les individus à prendre en charge leur propre santé. La guérison d’Adama illustre comment l’accès aux soins de santé en temps opportun, apporte une véritable transformation, même dans des contextes où les ressources sont limitées.
« Aujourd’hui, grâce aux soins que j’ai reçus, j’ai regagné espoir. Je peux profiter de plaisirs simples comme marcher, faire du vélo et passer du temps avec ma famille, sans être constamment préoccupé par ma santé. Je suis heureux de pouvoir prendre ma santé en main grâce aux conseils que j’ai reçus » déclare-t-il.
Communication Officer
Regional Office for Africa
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Spécialiste de la Communication
Bureau de l'OMS au Burkina Faso
Email: tchoutaf [at] who.int (tchoutaf[at]who[dot]int)